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... Remarquons que l'hypothèse de Maxwell soulève une difficulté. En effet, le milieu possédant des propriétés intermédiaires entre celles des conducteurs et celles des isolants, la force électromo- trice qui produit le courant doit vaincre deux espèces de résis- 1 tance : l'une analogue à la résistance des métaux, l autre du genre de celle qu'oppose un isolant. Il semble donc que, con- trairement aux vues de Maxwell, l'intensité du courant et, par suite, les quantités u, w dussent alors être plus petites que dans un milieu conducteur ou un milieu parfaitement isolant. 171. M. Potier a substitué à l'hypothèse de Maxwell une hypothèse plus rationnelle. Il admet que la force électromotrice en un point est la somme de celle qui donne lieu au courant de conduction et de celle qui produit le déplacement. Nous avons alors, en tirant des équations (VI) et (VII) les valeurs des com- posantes de la force électromotrice et additionnant : 172. Les formules (IX) et les formulés (X) se réduisent a celles des courants de conduction, les premières pour K = o, les secondes pourK=oo . Un conducteur doit être considéré, d'après Maxwell, comme un diélectrique de pouvoir inducteur nul, et, d'après M. Potier, comme un diélectrique de pouvoir inducteur infini. La conséquence de l'hypothèse de M. Potier s'interprète facile- ment dans la théorie des cellules. Dans cette théorie, en effet, on se représente un diélectrique parfait comme formé par des cellules parfaitement conductrices séparées les unes des autres par des intervalles parfaitement isolants. Qu'arrivera-t-il alors pour un corps tenant le milieu entre les diélectriques et les conducteurs, c'est-à-dire pour un diélec- trique imparfait?