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somme algébrique des masses magnétiques, définies comme on vient de le voir, est nulle. Cette loi découle du fait expérimen- tal qu'un aimant placé dans un champ magnétique uniforme, comme celui produit par la Terre, ne prend pas de mouvement de translation. En effet, si la masse magnétique/tôtale de l'ai- mant n'était pas nulle, l'aimant serait soumis à une force et non à un couple et cet aimant se déplacerait sous l'action du champ.. 93. Constitution des aimants. — La rupture d'un aimant en un grand nombre de petits morceaux donne naissance à autant de petits aimants et chacun d'eux présente deux pôles de même intensité et de signes contraires. En rassemblant ensemble ces petits aimants on reproduit l'aimant primitif avec toutes ses propriétés. On peut donc admettre qu'un aimant est constitué par des petites particules contenant deux masses magnétiques égales et de signes contraires. La somme algébrique des masses de chaque particule est nulle et, par suite, la masse totale de l'aimant tout entier est aussi nulle, comme l'exige la loi précé- dente. Cette hypothèse sur la constitution des aimants n'est donc pas en contradiction avec l'expérience. 94. Potentiel d'un élément d'aimant. Composantes de l'aimantation. — Prenons une des particules élémentaires, de volume d, qui composent un aimant et cherchons la valeur du potentiel en un point P (fig. ii). Soient m et — m les masses magnétiques pla- cées aux points infiniment voisins A et B de cet élément; 7* , r2 les distances de ces points au point P. Le potentiel en P est Abaissons de A la perpendiculaire AC sur la droite BP ; r2- r1 est, à des infiniment petits du second ordre près, égal à BC. Avec la même approximation nous avons, en appelant da la distance AB, et 2 l'angle de OP avec la direction BA, ri — r2=da cos e,