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Le rapprochement des équations (5) et (6) fait voir immédiate- ment que tandis que les courants de déplacement dépendent de la grandeur du déplacement, les courants de conduction dépendent de la vitesse de ce déplacement. 89. — Pour bien comprendre la différence qui en résulte pour les deux courants prenons les deux exemples suivants comme termes de comparaison. En premier lieu supposons qu'on élève un corps pesant le long d'un plan incliné où le frottement est nul ; on accomplit un travail qui se retrouve sous la forme d'énergie potentielle sensible. Supposons maintenant que le mouvement s'effectue sur un plan horizontal où le frottement est considérable ; quand la puissance cessera d'agir le corps restera en repos ; le travail accompli ne se retrouve plus sous forme d'énergie potentielle sensible, il se retrouve sous forme de cha- leur. Dans le premier cas le travail dépend du déplacement du corps, dans le second de sa vitesse. Nous trouvons quelque chose d'analogue dans les deux espèces de courants : la production de courants de déplacement produit une variation de l'énergie potentielle du système qui dépend du carré du déplacement ; les courants de conduction donnent lieu à un dégagement de chaleur. Une autre comparaison empruntée à l'hydrodynamique permet également de se rendre compte de la différence qui existe entre les deux espèces-de courants. Prenons une pompe P (fig. 10) portant d-eux tubes latéraux AB et FE communiquant entre eux par deux tubes verticaux BC et ED et par un tube horizontal CD. Supposons cette pompe remplie de mercure, ainsi qu'une partie