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x11 SOMMAIRE HISTORIQUE. tendu de Crillon à ce sujet irrite le Roi contre Rosny, au point de faire croire ` à une disgrâce. Le ministre se justifie par une longue explication qu’il a avec le Roi, à Fontainebleau. C'est à la suite de ce célèbre entretien que Henri IV Tempêche de se jeter à ses pieds, « pour ne pas laisser croire qu’il lui par- donnait. >> 4 ‘ Au commencement de juin, M. d’Alincourt, fils de Villeroy, remplace comme ambassadeur à Rome M. de Béthune, frère de Rosny. Au milieu du même mois, don Juan de Médicis, oncle de la Reine, arrive en cour. La reine Marguerite met elle—même fin à son exil de vingt années en revenant inopinément avec des révélations importantes sur les intelligences du duc de Bouillon parmi la noblesse d'Auvergne ; elle vient s'installer, à la mi-juillet, dans sonichâteau de Madrid, au bois de Boulogne, Le Dauphin va l’y saluer. Le Roi et la Reine lui [ont un très-bon accueil. On reconnaît bientôt que la conspiration dont elle avait donné le premier avis s'étend non—seulement dans l'Auvergne, mais dans le Quercy, le Périgord, le Limousin. M. de la Force, le duc d’Épe1 non et le maréchal d’Ornano sont chargés de mesures _ énergiques pour en arrêter la propagation. Les protestants, qui avaient obtenu, au mois de mai, lautorisation de faire une assemblée générale de leurs églises à Châtelleraut, s’y assemblent au mois de juillet. Les intrigues du duc de Bouillon font craindre au Roi que cette réunion ne prenne un caractère séditieux. Rosny s'y rend de la part de Sa Majesté, en surveille sévèrement tous les actes, s’oppose à toute at- teinte à l’autorité royale, empêche qu’il y soit question du Pape et du duc de Bouillon, et dirige le-choix des six députés chargés de résider en cour de la _ part de lassemblée. Deux lrères, gentilshommes du Midi, nommés Luc- quisses, qui travaillaient à surprendre Narbonne pour la livrer aux Espa- gnols, étant arrêtés par le chevalier de Montmorency, bâtard du eonnétable, _ sont exécutés à Toulon, au mois d’août. Les conspirations signalées par la . reine Marguerite prenant des proportions de plus en plus redoutables, le Roi part luimême, le 2 1 septembre, pour aller châtier les rebelles. La Reine Taccompagne jusquau Plessis—lez-Tours. A cette nouvelle, le duc de Bouillon mande aux olliciers qu'il avait chargés de la garde de ses places d’en ouvrir les portes à Sa Majesté. Charles, roi de Suède depuis la déposition de son neveu Sigismond, est battu par les Polonais devant Riga, le 27 septembre. Le marquis Spinola continue le cours de ses succès dans les Pays-Bas. M. de Beaumont, ambassadeur en Angleterre, est rappelé. On commence à s'oc-_