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584 LETTBFS MISSIVES me suis resolu de la leur accorder en satisfaisant de leur part a ce qu’ils promettent pour ceste occasion. Je trouve bon qu’ils me viennent promptement trouver ; ce estant, je leur feray resouldre leur pardon et grace en la forme qui leur est necessaire, et de ce je vous en donne icy ma foy et parole, sur laquelle vous leur en pouvés donner la vostre, et les ferés advertir de faire diligence de me venir trouver, leur en- voyant ai ceste En mon passe-port en bonne forme, pour pouvoir pas- ser en toute seureté, nonobstant les jugemens qui ont esté donnez contre eux, ayant chargé de ceste depesche le s' de Vivans, qui ne fauldra, comme je croy, à la vous rendre bien diligemment. Je veux aussy que vous faciés surseoir llexecution de la commission que je vous ay cy—devant envoyée pour le rasement des maisons de ceux qui furent condamnez à Limoges, _jusqu°à ce que vous ayés, sur ce, nouveau commandement de moy. i Je crois que, depuis vostre dicte depesche, vous avés receu celle que je vous ay faicte du XVII° febvrier, pour vous donner advis de la reso- lution de mon voyage à Sedan et des raisons d’icelle, trouvant fort mauvais que la dicte depesche ayt tant tardé à vous arriver. Il ne m’est, depuis, rien apparu de la part du duc de Bouillon qui m'ayt deu demouvoir du dict voyage, encores que je luy aye donné temps et loisir de recevoir, sur ce, les advis et conseils de ses amys, qui sont à sa condemnation, s’il ne recognoit ce qui est de son devoir ; m’estant, pour son regard, contenté des droicts de fancienne protec- tion en laquelle la ville et chasteau de Sedan ont esté tenus par les Boys mes predecesseurs, qui porte expressement que le Roy y sera tousjours receu fort ou foiblo et tous les siens, ce qu’il n’a jusqu’icy voulu accepter. (fest pourquoy je continue en ma dicte resolution et pars demain pour commencer mon dict voyage. C’est toutesfois en in- tention que, s’il prend meilleur conseil qu’il n’a faict jusqu’icy, de te- nir tousjours les bras ouverts pour le recevoir avec toute la benignité et clemence qu’il sçauroit desirer, sinon, en passer oultre, pour en avoir la raison par la force ; ce que je m’asseure qui sera jugé juste et de Dieu et des hommes ; estant tout ce que je vous en puis dire pour