Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/565

Cette page n’a pas encore été corrigée

C . DE HENRI IV. A . ôb,9 ainsy en mon endroict devant et depuis mon advenement à ceste Cou- ronne, ayant recherche en tout temps toute sorte de moyens de s’ad— vantager au mespris de sa foy et de sa gratitude envers moy et au _ prejudice de la cause publique, pour laquelle je combattois devant que je fusse son Roy, et de mon auctorité et service, depuis que Dieu 1n'a constitué tel. Je vous en Bs les discours veritables quand je vous vis, lesquels je m’asseure que vous n’avés oubliez. Considerés main- tenant comme il se comporte et slil a changé de style et de forme de vivre. Si son pouvoir egaloit sa volonté, il rempliroit non seulement mon Royaume, mais aussy toute la Cbrestienté de discorde, de feu et de sang pour favoriser ses desseins et pour parvenir à son but. Il me menace des forces d’Allemagne et de Suisse ;_je veux croire qu’il‘ en est aussy peu asseuré que des François de sa religion et des autres, desquels il se vante parmy les estrangers pouvoir disposer à sadis- cretion ; car toutes sortes de raisons et considerations doivent faire prendre tout autre conseil aux princes d’Allemagne et aux cantons de Suisse, desquels il se vante qu’il sera assisté contre moy. Ce seroit aussy a mon grand regrest, si _j’estois contrainct, par la de[}`ense de mon auctorité, en une cause si juste pour mon regard et si deraiso— nable de l’autre part, d’exposer ma personne et ma puissance contre ceulx pour la liberté desquels j’ay souvent declar et promis d’em- ployer l’une et l’autre, et seray tousjours prest a le faire encore quand l'occasion s’en ollrira et me sera donnee, tant pour imiter les Roys mes predecesseurs envers les leurs, que pour me revancher envers eulx des plaisirs que ien ay receus en mes premieres guerres et ne- cessitez. Mon Cousin, .l’ay voulu descharger 1non cœur avec vous de toutes ees choses, allin que vous sçachiés que, si ces entreprises et oilenses m’ont Iaict monter à cheval et ont à bon droict esmeu mon courroux, elles n’ont pourtant changé ny alteré mon naturel ny mon inclination, Fexperience que _i’ay des choses du monde m’ayant appris d’estre plus prudent que vindicatif en la direction des allaires publiques. I Au reste, chascun dit que les princœetclccteurs de l’Empire veulent à