Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/558

Cette page n’a pas encore été corrigée

- 5l12 LETTRES MISSIVES ny à aultres, estant a Rome, et principalement en mon nom ; car je ne luy ay oncques commandé de le faire, et quand il est revenu, il ne m’en a dict un seul mot, ce qu'il n’eust oublié. Mais est bien vray que le dict mariage a souvent esté proposé en Espagne a mon ambassadeur ; non toate, y‘ois avec des aclvantages tels que le dict roy vous a dict luy estre ojerts, car l’on n’a jamais parlé que de donner a la dicte infante, aprés la mort de sa tante, les provinces d’Artois, Hainault, Bralvantet Luaxembourg, pourveu que femployasse des à present mes forces et moyens pour aider aux dicts Espagnols à reprendre et remettre sous leur puissance—les'isles de Hollande et de Zelande avec les autres pays tenus par les dicts Estals, de quoy vous dires à mon dictjrere que jay faict si peu de compte que _j'a_y dedaigné U d’y respondre. Au travers de quoy paroissoit aussy, et grossierement, la _ tromperie, en ce qu'ils pretendoient tirer de moy un qfect present et tres important, comme seroit celuy de les remettre dedans les dictes isles, et qu’ils ' vouloient me repaistre d'une esperance et promesse future, et partant uussy doubteuse que sont ordinairement les evenemens qui_ despendent d_u temps et du vouloir des hommes. Or il faut croire que les dicts Espa— h gnols ont recogneu que je recognoissois leur vin. Ils cltangent d'adresse maintenant ; mais je nfasseure qu’ils circonviendront encore moins le dict roy que moy, et d’autant plus que luy et son fls, faisant profession d'une ` autre opinion en la religion que eux, il faudrait pourveoir a ce point plein de longueurs et de diliicultez devant que de pouvoir serrer et arrester le dict mariage. E ua :-mesmes recognoissent quïlfaudroit passer par l'e.icamen d'un concile general, ce qui requerroit et consumeroit plus d’un siecle devant que l`0n en peust voir l’issue. Touteslois fapprouve fort la response que le dict roy a commandé au dict comte de Salsbery faire sur cela ; car la proposition de telles afaires de consequence ne doibt sortir ny estre receue de personnes privées. V Quant à la plainte qu’il vous a faicte du pere Cotton, dictes luy hardiment qu’elle est sans fondement et raison ; car premierement le dict Cotton n’a oncques faict les demandes et interrogations? que ° Le père Cotton se trouvait alors ré- nuisait à sa réputation d’hom1ne d'esprit. duil. à nier une chose dont la découverte Il exerçait un grand ascendant sur