Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/513

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE HENRI IV. h 497 leur eusse peu permettre, et suis bien aise que, sur l’instance qu’ils se proposent d’en faire, vous les ayes comme preparez au refus qu’ils en recevront. Pour l’autre, qui est pour Yaugmentation d’un an sur le brevet que vous leur aves porte, je desirerois singulierement que vous les fissies contenter des trois ans portez par le dict brevet, non pas tant pour le faict, car il y a peu de difïerence de t.rois ans à quatre, mais pour ce que jeles veux accoustumer, et tous mes subjects, a re- i cevoir et se contenter des graces que je leur f’ais.volontairement, sans penser. les estendre par nouvelles poursuictes, parce que, quand elles sont ainsy marchandees, cela diminue aucunement de l’authorite de celuy qui les faict et de Yobligation de qui les reçoit. Pour ceste occa- sion, vous insisteres autant qu’il sera possible de leur faire accepter le brevet des dicts trois ans. Mais si vous recognoisses qu’il soit impos- sible de les en faire contenter, je vous envoye le brevet Pol1I` les quatre ans, pour leur delivrer, et veux bien que vous leur declaries que ce que jlen ay accordé a este à vostre particuliere instance et en vostre faveur, aflin qu’ils cognoissent combien il leur a servy que le manie- - ment de ceste affaire soit tombe en si bonne main que la vostre. .l’ay bien recogneu en vostre dicte depesche que vous aves beaucoup faict pour mon dict service, d’empescher qu’il ne se fist aucune requi- sition Pol.1I‘ le duc de Bouillon, qu’il ne sly parlast point du Pape, ny aucune association particuliere au dedans et au dehors, et à les faire i resouldre de se separer si tost que vous leur aves faict entendre la res- ponse de ceste dicte depesche, comme je vous prie de le faire exe- cuter le plus tost qu’il sera possible ; car, tant qu’ils seront ensemble, les esprits demeurent en suspens dans les autres provinces, où fen- tends tous les jours qu’ils sont en garde les uns des autres, comme s’ils estoient prests d’en venir aux mains. Ce qui ne se peut mieux com- poser et remettre que par le retour des depputez chascun en sa pro- vince. Vous feres aussy beaucoup pour mon dict service d'empescher qu’ils ne se reservent point a quelque memoire particulier, pour mc faire de nouvelles demandes, car l'on ne pourroit si peu innover ou amplifier à l’Estat que cela ne fist de grandes consequences, et vous LETTRES DE HENRI IV.•—VI