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LETTRES MISSIVES


« semblé dignes de changer l’ordre quil est bien seant de suivre et ‘ observer en cas semblable. Car, puisqu’il est question de traicter d'une chose qui a esté faicte et arrestée en mon conseil avec longue et exacte recherche et cognoissance de cause, où lut ouy celuy qui estoit lors ' ambassadeur d’Angleterre, et en quoy mes subjects ont le principal interest, et aussy que, sur le choix que le dict Roy m’a donné par ' I ses lettres de le traicter auprés de moy ou en Angleterre, je luy ay ja declaré que je desirerois que ce fust en mon conseil, pour les sus- dictes considerations, il n’est raisonnable ny honneste que je cedde à celles du dict Roy, n’estant fondées que sur la personne de leur ani- bassadeur, qu’ils peuvent facilement instruire et rendre capable de conduire et negotier ce faict, ou bien le changer ou faire assister d’un aultre, ainsy que bon leur semblera, comme j’ay commandé au dict s' de Villeroy d’escrire au dict Cecil ; et veux que vous remonstriés derechef, si besoing est, au dict Roy, comme clest une formalité à laquelle je ne m’arresterois aucunement si, pour le bien de mes sub- jects, il s’agissoit de faire interprester ou changer une loy faicte par le conseil d’un de mes voisins. Dieu nous a donné un aultre Pape plus tost que nous n’esperions. C’est le cardinal Borghese qui a esté esleu dlun commun advis et _ consentement des cardinaux, le XVIB de ce mois ; c’estoit celuy auquel on pensoit le moins, encores qu’il soit doué de toutes les parties et vertus requises pour ceste dignité. Car il est tres homme de bien, prudent, docte et intelligent aux affaires publicques, ayant exercé la nunciature d’Espagne long-temps, et soubs le pape Clement manié des . affaires d’importance et mesmes celle de la dissolution de mon ma— riage, en laquelle il se gouverna tres sagement et affectionnément ; de sorte que son election m’a esté tres agreable, encore qu’il prist pension d’Espagne par la permission du dict feu pape Clement. Aussy avois—_je commandé a mes serviteurs de le favoriser s’il estoit proposé, dont je doubtois comme les aultres, par ce qu’il n’est aagé que de cinquante—quatre ou cinquante-cinq ans et d’une complexion robuste et saine. Aussy a-il esté faict plus par foperation et force du S*-Es- _