Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/430

Cette page n’a pas encore été corrigée
(LIS
LETTRES MISSIVES


mon Cousin, qu'il vous ayt en sa tres saincte garde. Escript à Fon- tainebleau, le vj° de may 1605 ‘., -

HENRY.

‘ Nous n'avons pas la réponsedu prince formée sinistrement de cest evenement. d’Orange au Roi ; mais voici celle qu'il tit à C'est pourquoy je vous prie bien all’ectueu M. de Buzanval, qui lui avait aussi écrit, sement de vouloir prendre la peine de suivant l`0rdre de Sa Majesté. presenter le faict à Sa dicte Majesté « Monsieur, j’ay receu vos lettres, avec comme il s’est passé ; car puisque le pas- la copie de celle que le Roy vous a escript sage jusques ores a esté libre tant pour touchant l’abbé de Saint-André, qui a l’un comme pourl’autre par son royaume, esté prisonnier nagueres par quelques sol- je veux esperer qu’estant [informé] de la dats estant au service de cet Estat, par verité, il ne voudra que les dicts soldats laquelle j'ay veu que Sa Majesté se sent soyent du tout frustrez de ce que le droict offensée, désirant que le dict abbé soit de la guerre leur donne : et sur ce, je mis en liberté, sans payer la rançon qu'il prieray Dieu, `l\/lonsieur, etc. » a promise, et à cause qu’il auroit esté em- L’extrait qui nous a été fit de la chro- barqué dedans son royaume. Sur quoy je nique de Saint André, comme nous ve- ° vous eusse respondu plus tost, n’eust esté nons de le dire ci-dessus, ajoute, sur l’is- les empeschemens que j’ay eus jusqu’icy sue de l’afl’aire, ces détails qui complètent m'en eussent detenu. Or, comme je n’ay ' les renseignements relatifs à la lettre pré- rien pour tant recommandé que le service cédente : i de Sa dicte Majesté, et qu'il luy soit donné « Le Roi ne tarda pas à se refroidir toute satisfaction, je ne puis laisser de beaucoup. lorsque Maigneux, seconde par vous dire que je me trouve empesché en Villeroy, lui eut donné connaissance des ce faict, et ne sçais sous quel pretexte je intrigues ourdics contre son service par puis enlever aux dicts soldats leurs clicts l’abbé de Saint André, sans toutefois lui prisonniers, d'autant qu'estant au service avouer sa participation au coup de main au pays, ils sont allez à la guerre sur leurs des Hollandais. Aussi, dans la suite, I ennemis avecq mon passeport, et que le Henri IV ne réclama t il que bien faible- `. dict prisonnier n’a pas esté pris es terres ment les prisonniers ; et les religieux se de Yobeïssance de Sa dicte Majesté. Ce virent-ils contraints de payer une grosse . qui me fait presumer que si peu de pas- rançon au gouverneur de Dunkerque. ' " Sage qu'îls ont pris par son royaume ne L’abbé Vainet, sorti de captivité, ne de- luy peut avoir donné occasion de tant vait pas revoir son abbaye. Il mourut en dïndignation, n'est qu’Elle n'ayt esté in- route, à Hesdin, le 25 avril 1606. »