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LETTRES MISSIVES


' celle de mon fils et de tout ce qui despend de moy et de ma Couronne pour le service du Sainct Siege et pour l’exec11tion des volontez et contentemens de Sa Saincteté, la supliant de me continuer sa bien- _ veillance et ses sainctes benedictions., . _ Aucuns ont dict que Sa Saincteté eust peut—estre eu plus agreable que j'eusse esté plus retenu et moderé que je n’ay esté en ces de- monstrations et actions de resjouissance desquelles j’ay usé en cette occasion, pour n’accroistre avec le deplaisir la delliance que les Espa- gnolz ont conceue de Sa dicte Saincteté, estant necessaire pour rendre son gouvernement aussy utile au public que son intention y est dis- i lposée, que chacun ayt pareille espérance et confiance en sa probité, equanimité et- benignité, que _i’ay. Touteslois je veux croire que Sa Saincteté ne prendra qu’en bonne part ce qui s’est passé. Et quant à la consequence à laquelle l’on allegue que ce que j’ay faict m’o— bligera et mes. successeurs pour l’adveniIt, je reponds à cela que ce Pape estant isseu d’une maison alliée de celle de la Royne ma femme, a deu estre plus respecté et privilegé en ceste occasion, que ne devoit estre un autre qui ne sera allié. de moy ny d’elle, raison que je vous prie de dire et faire recevoir par delà ce qu’elle merite, allin que l’on ne repreigne ce qui s’est passé, et que Yon ne pretende cy-aprés _ de se prévaloir de Yexemple. Auquel propos _j'ad_jousteray que je suis encores en doubte maintenant si je doibs donner la charge a un U prince ou à quelque autre personnage grandement qualifié, d’aller prester l'obedience et faire la submission ordinaire à Sa- Saincteté pour, en l’honorant davantage, continuer à manifester en cela la gran- deur de l’aH’ection et de la reverence que. je. luy ponte., ou si je doibs me contenter d’y employer Yambassadeur que fenvoye. par delà, comme il a esté pratiqué quelquesfois. Enfin L j’ay estimé devoir avoir, sur .ce, vostre advis et mesmes celuy de Sa Saincteté, devant que de m’en resoudre et m’en declarer plus avant. Au moyen de quoy je vous prie de m’en esclaircir au plus tost, et de croire que. je niay q autre mire que de complaireà Sa Saincteté et faire chose qui luy soit agreable. Mais mon desir seroit d’illustrer et magnifier plustost