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LETTRES MISSIVES


1603.--li FEVRIER. ' i Orig. — Arch. de M. de Couhé-Lusigmm. Copie transmise par la société des Antiquaires de l'Ouest. ' A MONS“ DE FRESNES CANÃYE CONSEILLER EN MON CONSEIL D’ESTAT ET MON AMBASSADEUR à VENISE. Mons' de Fresnes, Si le duc de Savoye eust pris la ville de Geneve aussy bien qu’il l'a failly, je luy eusse declaré et faict la guerre ouver- tement et a tous ceux qui l’eussent assisté, sans marchander ny con- sulter davantage, pour estre ma foy obligée à la protection et deflense de ladicte ville, et estre comprise aux traitez faicts àvervins et a Lyon, ainsy que je vous ay escript. Mais puisqu’il n’y a acquis que de la honte et du dommage, je m'y conduiray avec plus de Hegme et de circonspection, et prendray conseil avec le temps et les occasions de m’en ressentir qui sofriront ; de quoy vous ne ferés toutesfois aucune de- monstrution par delà, disant à ceux qui vous parleront de ce qui s’est passé, et qui vous interrogeront de ma deliberation et volonté sur cela, que cha- cun doibt croire que je n'obmettra_y rien à faire en ceste occasion, comme en toutes aultres, de ce que doibt faire un prince genereuœ qui a son lion- neur et ses amys en singuliere recommandation. _ J'ay sceu par vostre lettre du xv° du mois passé, que _j’ay receue le dernier d’iceluy, l’0iTre du comte Martinengue. Elle m’a esté tres i agreable, comme a esté la sage response que vous luy avés faicte, et que, suivant icelle, il ayt pris la resolution de continuer encore à servir ces Seigneurs. Aussy bien ne pourrois-je me servir aaa : occasions qui se presen- teront, d'une personne qui voudroit excepter le duc de Savoye, car c'est ce- luy duquel je suis principalement ofensé. Neantmoins vous ne laisserés à luy escrire combien son ojre m’a esté agreable et [le cas]` que je fais de son afection et de son merite.Vous aves bien faict, au reste, de l'avoir amené au voyage de Piedmont. Je vous ay escript mon intention sur la proposition qu'il vous a faicte du mariage de la signora Matlzilda, à laquelle je ne I veux rien changer. Donnés ordre, par le moyen du Beaaceron, que je sois . jidelement et diligemment adverty des levées de gens de guerre qu’ils feront