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LETTRES MISSIVES


articles. Mais je ne sçay si la commission emanée de l’Empereur, par laquelle il a depputé et commis certains electeurs et princes de l’Em— pire pour composer ou decider ce dilferend, n’empeschera point l’elfect de la dicte cessation, dont je m’attends que les parties m’eclair- ciront, adin que _i’advise, sur l’advis qu’ils mlen donneront, ce que _i’au— ray à faire pour leur tesmoigner de plus en plus ma bonne volonté. Sur quoy j'au1 ay à plaisir aussy que vous me faciès sçavoir ce qui vous en semble, vous asseurant que je n’ay aulcune intention et des- sein en ce faict, que de voir mes bons amys, alliez et voisins vivre en bonne amitié et intelligence, pour leur propre bien, de quoyje vous prie de respondre pour moy à tous ceux que besoing sera. La guerre de Geneve continue, mais loiblement, à cause de la foi- blesse et impuissance des parties.Le duc de Savoye a recherche d’ac- cord les habitans de la ville, mais en vain, à cause de la delliance que ceux-cy ont conceue depuis llentreprise faicte sur eux contre la foy publique, de celle du dict duc, lequel sur cela menace d'assieger à force ouverte la dicte ville, assisté des forces et moyens qu’il publie que luy donnera le roy d’Espagne si tost que ses enfans seront arrivez en Espagne. .l’ay dict au comte de Visque, que le dict duc de Savoye a nagueres envoyé vers moy, qu’il fera mieux de composer et paciner la dicte guerre, car estant obligé et interessé comme je suis à la def- fense de la dicte ville, je ifespargneray chose qui soit en ma puis- sance pour la conserver ; à quoy je veux croire qu’il aura quelque es- gard, et pareillement le dict roy d’Espagne, à qui j’ay faict dire le semblable, comme jlay faict au Pape. . Les alfaires d’Angleterre continuent à cheminer tres heureusement pour le roy du dict pays, mon tres cher frere et ancien allié, de quoy _ je suis tres joyeux, car je ne desire moins sa prosperite qne_la mienne propre. Je feray partir ceste sepmaine prochaine le s' de Rosny pour l’aller visiter de ma part, et congratuler de son adsumption au dict royaume, et vous feray part de ce qu’il en rapportera. J’ay advis que le roy d’Espagne et les archiducs de Flandres envoyent aussy vers luy pour le mesme ellect.