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. DE HENRI IV. 169 i Famitié que nous vous portons avec celle des aültres ; car nous hono- rons trop vostre personne, et recognoissons tous les plaisirs que nous en avons receus comme nous devons, et n’y serons jamais mesc’o- gnoissans. Nous sçavons et ressentons aussy combien nous importe la prosperité de vos aflaires, laquelle nous ne pouvons favoriser, que la nostre n’y participe. Par tant, nous vous prions de croire que nous i ne nous excuserons jamais sur le respect que nous devons à l’amitié des aultres, ` quand il sera question de vous icoinplaire et de faire chose quivous soit agreable et utile ; mais nous avons aussy telle opinion et creance depvostre bonne volonte et de la rectitude de vos jugemens, que nous estimons que vous prendrés tousjours en bonne part nos raisons, quand elles seront fondées sur nostre honneur et ` observation de_la foy donnée, dont nous devons estre aussy soigneux et jalouxl que de la conservation de nostre Estat. La tourmente de mer et la necessite de sauver leurs biens, auroientjetté et contrainct d’aborder en nostre Royaume les gens qui estoient dans les navires ; dont vous a donné advis par nostre commandement le s' de Sourdeac, ' gouverneur de nostre ville de Brest, entre lesquels il se trouve quel- ques Irlandois, lesqœls sont à la solde et au service du roy d’Espagne, avec lequel nous avons contracté une paix qui nous oblige à donner J retraicte et seureté en nos pays à nos communs serviteurs et subjects. ' Davantage, nous avions ja accordé et faict delibvrer à l’ambassad_eur_ du roy"d’Espagne (quand nous avons receu vostre lettre du xx1`° sep- tembre, qui ne me fut rendue que hier), un sauf-conduict particulier, portant permission aux gens de guerre et matelots estans dans les navires, de prendre terre en nostre Royaume, y demeurer et s’y rem- barquer pour s'en retotuner en Espagne : quoy estant, nous vous ` prions, Nostre tres cbere sœur et cousine, de considerer si nous pou- vons nous dispenser d’arrester à present les dicts Irlandois et les tirer i d’avec les aultres pour les vous [livrer]. Cest chose qui.n’est plus en nostre puissance, et en son entier ; davantage le profit que [vous en pouvés retirer ne sçauroit egaler le prejudice de nostre reputation]. De quoy nousvous prions de nous excuser si nous ne satisfaisons à LETTRES DE HENRI IV iV ; 22