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56 i U LETTRES MISSIVES m’a faict penser que Sa Saincteté pouvoit prendre en mauvaise part ' si, j’obmettois’de luyrendre ce `debvoir ; et neantmoins considerant d’aultre costé l’obstacle que le pouvoir que les Espagnols ont à Rome ' y peut faire, _j’ay pensé à propos, afin que l’un nenuise àlaultre, de faire deux depesches `separées, l’une pour raison de la couronne de France et l’aultre pom Navarre, encore que je desire et vous prie, `mon Cousin, que vous `taschiés de faire la dicte obeissance pour les deux ;" car cela importe aussy à la conservation de mon droict ; mais je remets à vostre prudente consideration deproposer les deux en4 . i semble, ou depescher celle de France la premiere, sans vous laisser aucunement retarder, si vous cognoissiés qu’elle puisse porter empes- chement aux aultres afiaires, jusqu’à ce que vous les ayés bien asseu-` rées. Ce qu’estant faict, en sorte que la poursuicte de la dicte seconde partie ne puisse plus prejudicier, je vous prie faire ce que vous poturés i pour y estre receu, n’estimant pas que Sa Saincteté le veuille refuser, non plus qu’il n'a esté refusé par le passé de moy-mesme, quandle feu s" de Duras y fut faire cest oHice` de mapart 1, si ce n’est que l’auto- rité des dicts Espagnols inst si grande qu'elle eust plus de force que la raison. Vous le verres sur le lieu, et sçaurés bien vous conduire ainsy qu’il faudra, pour ne laisser rien en arriere de nce qui concerne le ` bien de mes aflaires, et n’entreprendre aussy chose qui y peust appor- ter alteration envers Sa Saincteté, ou vous faire recevoir un refus qui seroit à l’avenir de prejugé contre moy ; vous envoyant la lettre que _i’ay advisé d’escrire sur ce à Sa Saincteté, non pour vous obliger à la ' suivre, mais pour. en user selon que vous trouverés les choses dispo- sées, ayant estimé estre mieux que vous en soyés garny, à ceste con- ' dition, que de vous laisser et à moy un regret d’avoir failly une occa- sion qui m’est de consequence, à faulte d’a voir en main de quoy y D satisfaire : et sur ce, je prie Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. ` ’ HENRY. - ‘ Voyez ci-dessus, t. I, p. 38'et 59.