Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/634

Cette page n’a pas encore été corrigée

de Narbonne, Marseille et Bayonne, ce qui me constituera en nouvelles despenses. Mais jeveux esperer que le comte d’Essex luy taillera tant de besogne où il est allé, qu’il n’aura moyen de faire le mal à ses voisins dont il les menace. Je veux sur cela que vous asseuriés la Royne, ma dicte bonne sœur, que, s’il s’adresse à elle, je n’espargneray rien pour liassister, car sa conservation me sera tousjours aussy chere que la mienne propre, la remerciant de l’asseurance qu’elle vous _a donnée de secourir ma ville de Boulogne en cas qu’elle en ayt besoing : de ` ’ " H` " l l ` quoy doncques vous luy dires que _]e feray estat, a in qu 1l uy p aise d° faire ourveoir quand elle en sera requise. Vous la prierés aussy de me faire art des remieres nouvelles °elle recevra du dict comte d’Essex, auquel e souhaite toute prosperité. Vous luy dires, du reste, que le cardinal de Florence, legat du Pape, est arrivé en mon Royaume, ou il a esté receu comme onttousours esté ceulx de areille qualite, du temps des Roys mes predecesseurs. Il m’a envoyé l’evesque de Trocelli, venitien, de la maison de Grivani, pour nfadvertir de sa venue - et me prier de l’avoir agreable. Je renvoye ses facultez 1 aux gens tenans mon Parlement, pour les examiner en la forme accoustumée, et asseurerés ma dicte bonne sœur que l’arrivée du dict legat ne innovera rien en nostre traicté, lequel j’observeray de bonne foy, quoy qui arrive, comme je me promets qu’elle fera de son costé. Au demeurant, `e veux me laindre à vous d’aulcuns de mes sub- J P . "ects de la Beli ion, les els se laissent entendre vouloir arrester mes J È (lu . desseings et pourveoir eux-mesmes à leur seurete, sans plus s’attendre à moy ny aux promesses que je leur ay faictes, comme si `festois cause des longueurs et dificultez qui ont esté faictes au restablissement de - l’ed1ct de pacification de l’an 1577, que _]’ay si souvent ordonne estre publié et’ observé ; car c’est proprement ruiner mes affaires que de jouer une telle partie en ceste saison, que je suis engagé si avant dans

L’Académie française dit : « La faculté d’un légat ; ses pouvoirs. » Mais le pluriel, employé ici, rend exactement l’expression latine facultales. De Thou, à la fin de son livre CXVI, donne le détail et les motifs des restrictions mises par le parlement aux facultés du cardinal de Florence en les enregistrant.