— faicte en mon dict Parlement est procedée de ma sœur la duchesse
dillngoulesme 1, ce que je ne puis trouver que tres mauvais ; mesme
de ma dicte sœur, laquelle ayant esté assez instruicte de 1na volonté
et des raisons qui m’ont meu de faire le dict edict, mesme des assen-
rances que j’ay prinses de mon cousin le duc de Mayenne, pour ce
qui concerne la memoire du feu Roy. monsieur et Frere, et ayant aussy
esté depuis ma dicte sœur instruicte par vous, mon Cousin, et le s" de
Bellievre, suivant les lettres que je vous ay escriptes, jetrouve estrange
qu’au lieu de s'accommoder à ma volonté, et avoir creance en Passen-
rance que j'ay prinse pour ce qui concerne le feu Roy mon dict sieur
. et frere, duquel la memoire m’est en plus grande recommandation
qulà nul aultre, elle ayt voulu par sa poursuicte et instance empes-
cher la publication du dict edict. Je croy que l’intention de ma dicte
sœur est bonne, mais je ne doubte poinct qu’elle ne soit poussée à
ceste poursuicte par ceulx qui ont aultre but qu’elle, et qui désirent
sur ceste occasion traverser le bien de mes aH’aires’ : à quoy, mon
1 Voyez ci-dessus, lettre du 17 février. mettre opposition, quoique Bellievre l’eût
L'opposition qu'avait formée la reine avertie de la part du Roi de ne se point
douairière n°était point parvenue au Par- mêler de cette allaire. Elle écrivit de sa
I lement, par suite des menaces que le Roi main l’acte d’opposition, le signa et le pré-
avait fait faire au chancelier et au procu senta elle-même à la cour au nom de la
reur général de cette princesse. Ce lut reine Louise ; et sur ce qu’on lui dit qu'il
alors que la duchesse d'Angoulême porta fallait qu’elle eût pour cela un pouvoir de
elle—même au Parlement la protestation de la Heine, elle demanda du temps pour le
sa bellesœur. I remettre, et sur-le cl1amp elle envoya un
’ De Thou s’exprime bien autrement au gentilhomme de sa maison à Chenonceaux '
sujet de cette démarche de la sœur de surle Cher, où était cette princesse, lequel
Henri Ill. « L`édit a ant été orté au Parle- ra orta au bout de trois `ours la rocu-
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ment, tout le monde lut également indigne ration avec des pouvoirs très-amples, que
de voir qu'0n abandonnât ainsi la cause du Madame d’Angoulême présenta elle-même
feu Roi, qui intéressait si fort la majesté au Parlement. En conséquence, la cour
royale etlasûreté del`état.Cependantles or- ordonna, le 13 de mars, qu`0n donnerait
dres du Roi étaient si précis que personne acte à la Heine de son opposition pour lui
n’osa ouvrir la bouche. IPn’yeut que Diane servir en temps et lieu, comme elle le ju-
de France, duchesse d’Angoulême et veuve gerait à propos. »
de Francois de Montmorencyfemme d’un De Thou constate encore qu’il fallut
courage àwdessus deson sexe, qui osa y deux lettres de jussion envoyées consécuti-
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LETTRES MISSIVES