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T DU ROI DE NAVARRE. llil. Vous sçavés, Mess‘°", _ quel a esté ce conci-le, que jamais vous n’avés approuvé, et contre lequel tout l’EstaI ;, et- le clergé, et les parles ` mens de ce Royaume ont protesté ja plusieurs fois. Vous scavés aussi, quant il auroit esté legitimement tenu et convoqué, qu’il n'e1npesche pas la convocation d’un aultre, mesmes s’il y va du salut etresta- _ blisseinent de telles personnes et d’un tel Estat. Au contraire j’ay appris qu’il fut ordonné au concile universel de Basle, que de dixen dix ans il se tiendroitgun-concile pour empescber les erreurs qui pourroient s’introduire en l’Eglise, et à plus forte raison pour en de chasser ceulx qui ja y seroient introduicts. l Jugez donc icy, Mess“, qui os deux parties a plus de droict, qui des deux doit avoir plus de respect en son droict, qui des deux aussi propose un expedient plus salutaire a cest Estat, plus favo- rable a l'Eglise. lfestranger requiert que l’enf’ant de la maison soit chassé par force, sous pretexte d’heresie, l’estranger qui de long- temps trame d’entrer en sa place ; moy certes, Mess", bien que par trop inegal a eux, sur les actions duquel ils n’ont que voir, je n’ay desire et ne desire que d’estre ouy en ma cause, d’estre instruict _ en un concile, de mieulx. laire, si mieulx je suis enseigné. Quel ju-, gerés—vous le plus equitable? Et `qu’est—il donc de besoing d’embraser tout ce Royaume? Car qui doute que vous ayés à choisir,. ou une guerre civile ou un concile? ou Vextermiiiation d’une partie de cest _ Estat par l’aultre, ou bien- la reunion des deux partis de ce_Royaume en un`, qui sera tirée sans doubte en consequence en toute la (lhres- tiemé? i i Or, Mess", je vous declare encores pour la lin, que je requiers ` et suis prest d’acquiescer à un concile ; que je suis tout prest d’ouîr l’Eglise en iceluy ; et pourtant ne puis estre reputé de vous pour ethnique ou publicain. Vous declare d’abondant, qu’en defaut d’un concile general, pour faciliter les choses, je ne refuse un national, comme souvent s’est veu pratiquer en ce Royaume, et par vostre advis et conseil propre. _ Si, nonobstant ma requeste, on poursuit, contre tout ordre de