Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

la faim qui met un frein au chevaux sauvage qui du haut des nues fait descendre les aigles qui enchaîne les lions met les taureaux sous le joug n’a pu ébranler certains stoiques mais c’etoit fanatisme et non pas vertu

et dix ans de philosophie font naufrage contre un regard

Richesses Épicure disoit veux tu estre riche ne songe pas a augmenter ton bien diminue seulement ton avidité[1]

le riche a beau élever une piramide d’orgueil jusque dans les nues il n’eleve pas pour cela plus haut l’édifice de son bonheur la mort a tendu autour de la terre ses noires et vastes filets ou tous les hommes se prennent l’or est donc inutile si on ne peut les troquer ni contre la santé ou la paix intérieure de l’ame sous leur cuirasse d’or loge souvent la sottize et le crime

la beauté l’esprit et la vertu ne se donnent plus en dote[2]

la richesse fait faire les crimes a l’indigençe

le chagrin et l’inquiétude tend ses superbes pavillons vis a vis les palais des Rois

le manteau de la médiocrité bien oité pare quelquefois mieux des injures de l’air que les manteau a filagramme d’or de la richesse

les richesses esclaves du sage sont reines du fou

venus ne s’évanouit qu’entre les bras des plaisirs

Dieu créa venus[3] pour la félicité des Dieux et nous laissa iris je le quitte[4] de venus

les vents qui ont détaché les iles du continent et ouvert aux mers l’entrée des terres

venus entrelace le mirte et les roses pour en faire des bosquets aux amours

  1. Fermier-général (1738-1751), Helvetius sut se borner, encourager les justes revendications et se montrer humain.
  2. Il trouva la beauté, l’esprit et la vertu réunis chez Mlle de Ligneville, très noble et très pauvre, qu’il épousa en 1751.
  3. La beauté barré et remplacé par venus.
  4. Je le tiens quitte.