Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée

si sanglantes sont des guerres de formies ces masses énormes de rocher que nous transportons avec tant de peine par le secours de nos machines sont des grains de sable et l’univers entier n’est pour luy comme un[1] balon est pour les enfans

Pourquoy[2] Dieu ne lance til pas sa foudre sur les criminelles afin que leur corps embrasés serve de fanal pour éviter l’ecueil du vice et pour leur faire chérir la vertu[3]

esce pour exercer leur bras que les dieux lancent la foudre dans les déserts pourquoy ne le peuvent ils d’un tems serein[4]

Dieu veut que nous soions dans l’erreur et l’ignorance de certaines choses puisque nous ne les comprenons pas car pour toutes les choses qui nous sont nécessaires a la vie Dieu les a imprimé dans les esprits les plus vils comme dans les plus relevés[5] s’il vouloit que nous le connussions et qu’on ne l’offensa pas il n’auroit qu’a paroitre a nous tous les ans avec l’appareil qui l’envirronne en connoissant la timidité de l’esprit humain on sçait combien il y aurait alors peu de péchés ou bien il n’a qu’a changer nos âmes[6]

le nom de Dieu est écrit dans chaque étoile

Dieu ne nous demande qu’un peu d’encens et le sage ne luy demande qu’une médiocre fortune

  1. Qu’un barré.
  2. Disent-ils barré.
  3. Ce n’est pas le doute tragique et désespéré de certains poètes-philosophes du dix-neuvième siècle. C’est un simple argument dépourvu de sentimentalité.
  4. Cette note et la précédente sont barrées.
  5. Helvetius soutiendra que les esprits communément bien organisés ont des aptitudes semblables. Ils seront différents suivant l’éducation, les circonstances, etc.... Sans vouloir être un théologien, loin delà, il fera observer (et cela est contestable, d’ailleurs) que ce système n’a rien de subversif au point de vue théologique.
  6. L’auteur des Notes est déjà un dialecticien audacieux qui ne s’effraye d’aucune idée, d’aucun argument. Pour (toutes les choses) au lieu de de ; à la vie, tous les ans ajouté.