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je compterois aussitost les heures qui composent un siècle que de compter les erreurs des hommes

Locke[1] a coupé le serpent monstrueux de l’erreur qui n’étant pas encore mort levé contre lui ses horribles tronçons par un mouvement naturelles mais qui ne peuvent effraier son vainqueur

Eté déjà le laboureur marche appesanti sous le faix des moissons déjà le marchand lance a la mer ces vaisseaux qui doivent l’enrichir

usage la nature n’a pas formé nos membres pour nous servir mais nos membres ayant été formés nous nous en sommes servis[2] de même le fer n’a pas été formé pour fabriquer ces canons destructeurs de l’humanité mais le fer étant formé les hommes sans sont servis a cet usage

la valeur marche a la tête des armées

la valeur n’aime a cueillir que les lauriers qui croissent au milieu des précipices

et l’amour enfanta la danze et la parure

le cerf cherche partout l’aimable biche que l’on a immolé aux autels des idoles ses pleurs ses mugissements la redemande aux vastes forest ni les tendres bourgeons des saules ni les rivages fleuris des ruisseaux ne peuvent luy plaire s’il eut trouvé cette biche chérie il eut dans ses transports perdu la force qui doit le dérober a la poursuitte des chiens on regrette souvent ce qui fait notre salut[3]

l’amour et l’amitié sont les deux liens qui retienne mon ame a la terre d’abord que nous mourerez ces deux liens seront coupés et mon ame s’envolera

  1. On voit quelle place tient Locke dans l’élaboration de l’œuvre d’Helvetius.
  2. C’est la causalité qui intéresse Helvetius. Il procède en savant, il veut faire de la morale une science, chercher les causes des événements moraux en les décomposant.
  3. Barré.