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multiplions les tant que notre vie ne soit qu’une sensation[1]

la viellesse qui marche a pas lents ne prend point les nimphes au saut du lit[2]

la musique adoucit le transport de saul

on prétend qu’autrefois les médecins purgoient les malades par la musique et ordonnoient tant de chanson de sérénade etc.

cet art qui fit parler les instruments et leur prêta des passions a des cordes insensibles et les rendit éloquentes

meler les lis de la viellesse aux Roses de la jeunesse les ris peuvent danser avec les cheveux gris avec des jambes qui plient un peu et des cheveux blancs qui voltigent

Metaphisique

qui pourra me guider dans cet abime profond ou les sensations ne peuvent me conduire c’est la raison c’est l’examen exacte de la progression des idées et l’observation de la notation de l’ame sur ellememe[3]

nous n’avons pas une idée distincte du néant et de l’espace[4]

  1. Il y a de la poésie et de la beauté dans cette fougueuse ardeur pour les plaisirs.
  2. Dans le Ier chant du Bonheur, le poète peint, après les ivresses des jeunes amants, les misères du Sybarite vieilli. Les plaisirs passés font ses malheurs présents. La Sagesse dit qu’il « pouvait » être heureux. Il pouvait jouir de l’amour,

    Mais il devait en sage
    Se ménager dès lors les plaisirs de tout âge.

    (T. XIII, p. 21). Cette idée est développée déjà dans l’Épitre sur l’Amour de l’Étude.

  3. « Je suis bien aise, écrivait Voltaire au jeune Helvetius, qu’après avoir bien raboté en poésie vous vous jetiez dans les profondeurs de la métaphysique » (H. t. XIII, p. 206).
  4. V. dans l’Esprit, Disc. I, ch. iv : « Ce que j’ai dit du mot matière je le dis de celui d’espace ; la plupart des philosophes en ont fait un être, et l’ignorance de la signification de ce mot a donné lieu à de longues disputes. Ils les auraient abrégées s’ils avaient attaché une idée nette à ce