Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/42

Cette page n’a pas encore été corrigée

leur mouvement réglés un merveilleux concert que les hommes n’entendent pas parcequ’ils y sont accoutumés

amour. dans les amans absents de leur maitresse l’image du plaisir et le désir coulent avec leur sang dans les veines et y excitent des transports et des représentations si vive qu’elle produit souvent les mêmes plaisirs que l’amour luy même

en amour l’amant est dévoré du désir de parcourir les beautés du corps de sa maitresse et de lancer par la voie des plaisirs les feux dont il est embrazé. les yeux sont humides et le désir luy met toujours devant les yeux le tableau de sa maitresse nue[1] : Ainsy pour la vérité etc

Les charmes d’une maitresse même absente assiège vos yeux sa voix assiège vos oreilles tout sert d’aliment a l’amour pour l’étendre et l’accroitre l’amour ce don du ciel[2] qui demandoit a être cultivé par des âmes les plus parfaites et les imaginations les plus belles plaisirs vifs que le mariage a assoupie dons du ciel que la débauche grossière et peu savoureuse a détruit et que l’interest a converty en marchandises[3]

en parlant de l’amour et de l’erreur

l’abcès se vivifie et croit en viellissant

l’amant auprès de sa maitresse attache et fixe ses yeux sur elles ses mains vont avec fureur saisir ses cuisses et ses fesses les dents craquent ils se font des morsures que la seule fureur peut rendre agréable

  1. Très voluptueux, Helvetius est souvent un grand peintre de la volupté. Dénuées d’apprêts, en dehors de tout cadre littéraire et artificiel, ces brèves descriptions, parfois très libres, nous sont d’autant plus précieuses.
  2. Ce don du ciel, ajouté.
  3. Si Helvetius n’a point les désespoirs des grands et douloureux Romantiques, il peint les joies naturelles de l’amour avec un enthousiasme qui ne manque pas de lyrisme jusque dans le ton réaliste du peintre et les réflexions cyniques du moraliste.