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Préjugés[1]. Sont a l’esprit ce que les ministres sont aux Rois ceuxcy défendent a leur concurrents l’approches des Rois et de même les préjugés empêchent les vérités de parvenir jusqu’à leur esprits de peur de perdre l’empire qu’ils usurpent sur luy

Les préjugés bouchent a la raison les avenues du cœur

Si la vertu ne devient passion[2] nous ne la pratiquons pas nous ne faisons jamais qu’essaier de la pratiquer avec quelque rapidité qu’un vent passe sous la ligne il se charge toujours de quelques parties de feu

avec quel soin qu’on évite les préjugés l’ame reste toujours chargée de quelqu’uns[3].

plus on a bandé un ressort plus il s’echape avec violence

  1. Helvetius est, avant tout, un « philosophe » du xviiie siècle, c’est-à-dire un écrivain politique. Il constate les maux de la monarchie, à son époque, et cherche les remèdes. Plus tard, l’auteur de ces Notes, dans l’Esprit et surtout dans le traité de l’Homme, ouvrage posthume, préconisera des réformes pratiques. Mais pour qu’elles soient possibles, il faut d’abord réformer les esprits, les débarrasser des préjugés, des erreurs.
  2. N’oublions pas qu’Helvetius, disciple de Locke, s’efforce de considérer l’homme tel qu’il est. La morale, ou plutôt l’art de vivre, et de vivre en société, lui apparaît comme une science. La passion est donnée. On ne peut la négliger. Si l’on fait abstraction des passions, on construit des systèmes sans valeur positive, sans utilité.
  3. La ligne, c’est-à-dire, sans doute, l’Equateur. Il faut lire, naturellement : avec quelque soin, chargée de quelques-uns. Je ne multiplierai pas les observations grammaticales en laissant au lecteur le soin de compléter, de rectifier, en bien des cas.