Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

En outre, il formule, avec beaucoup de clarté et d’une manière définitive, en quelque sorte, sous cette forme, ses impressions, ses fortes et pénétrantes réflexions, relatives à l’homme et à la société.

Je me proposais d’abord de faire un choix de ces notes en négligeant les citations, les phrases jetées ça et là, intéressantes pour l’écrivain lui-même et non pour le lecteur, les textes obscurs, etc… en me bornant à reproduire les pensées ou les esquisses les plus curieuses, les plus profondes ou pittoresques. Et il y aurait sans doute un exquis et terrible livre de pensées à extraire de ces notes et de l’œuvre entière d’Helvetius, d’un homme qui fut compris et estimé à sa réelle valeur non seulement par un Bentham, un Beccaria, mais encore par un Stendhal ou un Schopenhauer.

M. Boutroux, que j’ai tenu à consulter sur ce point et dont l’autorité en matière d’histoire de la philosophie est indiscutable, m’a engagé à publier le manuscrit tel qu’il se présente[1]. On évite ainsi le parti pris. Au lecteur de choisir, de faire le tri nécessaire, puisque ces notes sont une sorte de sketch-book philosophique contenant, tour à tour, des impressions, des commentaires, des exercices de style et de pensée, des maximes, des indications de développements, des notations concises, etc…

Voici donc, intégralement, le texte d’Helvetius[2]. On verra que ce très consciencieux et scrupuleux écrivain se montre plus soucieux de l’idée et de l’expression, souvent énergique, saisissante, colorée, que de l’orthographe (la question de l’orthographe était alors toute résolue !), de l’accentuation, de la ponctuation, du genre et du nombre.

    ment à certaines assertions, qu’Helvetius, psychologue sensualiste et politique, n’est parti ni de Condillac, ni de Montesquieu.

  1. J’ai profité aussi des excellents avis de M. V. Delbos.
  2. Beaucoup de ces notes ont été jetées rapidement sur le papier. D’où les répétitions, les phrases qui commencent par le singulier et finissent par le pluriel. Quelques mots sont illisibles ou d’un sens fort douteux, etc…