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plus on avance plus on trouve l’art difficille c’est un homme qui plus il approche d’une montagne plus il la trouve haute[1]

il faut que tout soit lié dans un ouvrage comme la chaine des flots de la mer les transition[2] font le même effet que la baze des vagues

il y a beaucoup de gens qui connoissent les règles de la poésie il y en a peu qui les sentent assez bien pour les pratiquer et selon que l’on les sent mieux on les pratique

en poésie tout ce qui n’est pas reflection vives doit être peintures[3] C’est ce qui fait le feu

il y a peu de gens qui ait le droit de s’abbaisser comme voltaire[4] ou en louant les autres ce ne soit pas basse flatterie et les envieux ont tort de luy reprocher ils louroient aussy s’ils avoient assez de mérite pour que leur louanges portassent coups

tibere ecrivoit a horaçe Septimus notre ami commun vous dira comme je pense de vous

un des grands principes en poésie c’est l’harmonie pour ainsy dire des couleurs dans les descriptions et les comparaisons pour qu’il n’y ait point de dureté dans le tableau il faut que l’on passe d’une teinte a l’autre insensiblement ainsy il faut qu’un objet même affreux quand il est peint dans un lieu agréable tienne dans son horreur de quelque chose

  1. Trait au crayon dans la marge.
  2. Les digressions sont nombreuses et les transitions souvent lourdes dans les ouvrages d’Helvetius acharné à ramener sans cesse les idées les unes aux autres et qui les retrouve sans cesse sur son chemin, — sous des formes différentes, il est vrai.
  3. Les peintures alternent avec les réflexions dans l’Esprit et dans l’Homme.
  4. Voltaire envoyait des lettres et des vers au fermier-général ; il lui soumettait ses œuvres, lui adressait toute sorte de conseils (V. outre la Correspondance, les Conseils sur le choix d’une épitre) et d’encouragements flatteurs.