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mers ni sous des ecueils dont des monstres dévorants défendent l’entrée

le luxe des vivans suit les morts au tombeau

les statues d’or qui porte sur leur épaules des bougies. L’ivresse coule avec le vin de ses cornes d’abondance polies par germains etc

la fureur les Suisses autrefois après leur victoire sur le Duc de bourgogne bâtirent une chapelle des ossements des morts consacrèrent leur passions et élevèrent ainsy le temple de la fureur au dieu de la clémençe

l’arsenal de la fureur est rempli des taureaux de phalaris des chaudières bouillantes etc des hommes vivans attachés aux morts les flambeaux de la fureur[1] sont les martirs qu’elle enduisoit de cire

le vainqueur poussa trop loin sa fureur dans un fleuve de sang il étouffa sa gloire

dans le temple de la fureur on n’y voit pour statue que la douleur et la mort dans différentes attitudes le sans mêlé aux ossements broiés fond le palais la fureur y cultive elle même les poisons (travailler sur ce fond[2]) si l’amour paroit dans ce temple, ce n’est qu’accompagné de la jalousie etc Décrire La fureur en attachant les hommes a des cadavres a enchaîné la vie a la mort

la fureur ni reçoit que la fumée du sang

il y coule un fleuve de sang dont les flots boueux et pourris[3] ne se meuvent qu’avec peine

Amours les Désirs sont les fleurs de l’amour et les plaisirs les fruits

  1. ? — Les flambeaux de neron el martirs que la fureur enduisoit de cire et faisoit… barré.
  2. Travailler sur ce fond. On voit qu’Helvetius ne se contentait pas de noter ici des idées, des impressions, des projets, mais qu’il esquissait encore des développements qui sont comme des canevas généraux dont il se servira à l’occasion.
  3. Et pourris ajouté.