la crainte marche avant la fuitte et lui aplanit tous les chemins et luy fait craindre les dangers qui la suive et braver ceux qu’elle a en face : elle devient audaçe[1]
les cigales sont bienheureuses d’avoir des femmes muettes
Enfer furie les serpents des furies se dressent font luire a la clarté des sombres feux des enfers leur écaille verte et dorées et poussent des siflements de joie l’enfer est éclairé de feux sanguinolants et d’un poison noir
les serpents enflent leur gorge luisante et les tombeaux murmurent le tein livide des furies s’anime[2] il y monte un sang pourpre
Pluton son spectre est de feu le silence et la nuit y rendent mutilés les yeux et les oreilles ils couvrent et entourent pluton et la fureur ne s’y explique que par le silence
le cocyte y roule un torrents de pleurs qui va se jetter dans le tourbillon de feux du phlegeton
et l’enfer jetta un hurlement de joie
l’Erreur les autels[3] dont la terre est couverte et qui luy sont dressés la vapeur[4] de l’encens que luy offre les mortels ne ternit point l’éclat de la vérité et le nombre des adorateurs de l’erreur n’afoiblit point sa puissance
l’erreur en Egypte et la crainte a des monstres sanglants du meurtre des mortels éleva des autels
Satan voioit au dessous de luy tous les esprits célestes les iers[5] raions de la divinité en s’epanchant de son sein luy for-
- ↑ Helvetius montre sans cesse les rapports entre les idées, les sentiments, les passions, et leurs modifications selon les événements. Il n’oublie jamais de faire la part du « hasard heureux ».
- ↑ s’enflamme barré.
- ↑ L’encens barré.
- ↑ La fumée barré.
- ↑ Les iers ajouté.
à ses yeux autant de documents utilisables pour comprendre et peindre la nature humaine.
