la fortune dit mon vol est aussy rapide aussy brillant qu’un éclair personne ne m’attrape en courant heureux qui me saisit au passage, le politique me croit esclave de sa politique en secret le ministre ingrat[1] sçait qu’il ne doit qu’a moy ce que son orgueil dit devoir[2] a la prudençe quoique je suis sans yeux je n’en suis pas moins puissante et c’est moy qui préside le plus aux élections et je fis faire les plus grande découverte je préside souvent aux grandes actions des Rois
la foiblesse l’encensoir a la main alla présenter l’encens aux Dieux qu’elle meprisoit
le froid hiver la tête courronné de glaçe son antre est creusé dans la neige le soleil change son palais en fleuve (a décrire)
chaqu’un se presse pour arriver a l’autel de la fortune la hardiesse a grand coups d’epée écarte ses concurents et la perfidie[3] avec son poignard perce son adversaire dans la foule
il faut être plus grand pour soutenir le poids de la disgrâçe que de la faveur de la fortune
anciens marquoient avec de la craye blanche les jours heureux avec du noir les malheureux
les anciens avoient coutume d’appaiser les dieux par des sacrifiçes lorsqu’il leur etoit arrivé quelque chose de favorable
ceux qui triomphoient se peignoient le visage avec du vermillon il y avoit une statue de Jupiter assise au capitole sur un char tout rouge, les dames francoise se peignent aussy de rouge en signe de leur triomphes
les filles des anciens avoient des cheveux et non les femmes Platon dit que les filles alloient a la chasse comme les hommes et qu’elles faisoient comme eux les exercices du corps
il n’y a que la main d’un amy qui arrache l’épine du cœur
c’est une fille sous l’habit d’alcide