Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

la loy fait les coupables et la fortune[1] les innocents

l’ivre fortune oze tout espérer

heureux celuy qui ne daigne seulement pas jetter l’œil sur la fortune

le fourbe par l’artifiçe d’un mot a double sens se conserva le droit de trahir ses serments

le fourbe candide naive traite la fourberie d’usage

on n’est imposteur que lorsqu’on l’est a demi

la coquette met le fard sur le visage et le dévot le met sur le cœur

le fard blanchit les rides mais ne les cache pas[2]

fourbe serpent qui pique dans l’obscurité

fontaine qui sépare ses eaux en divers rameaux dessinne sur la terre les branches des chênes qui s’elevent dans les cieux

la fortune vend cher ce qu’elle promet de donner

l’eau tombant en nappe sur un basin dont la glace est polie ils brisent leur cristaux et fait élever l’écume

fleuve dont la glace unie répète les beautés de sa rive et qui lorsque le soleil le frape ressemble a un vaste serpent d’argent qui se glisse entre les rochers les bois et dans la plaine[3]

foy dans ce tems les aveugles voioient et la foy reparoit les torts de la nature

dans un fleuve dort[4] il roule un peu d’écume quand au fond les métaux précieux tous n’est pas de la même pureté

  1. Dans le traite de l’Homme, Helvetius cherchera les moyens pratiques de diminuer l’inégalité des fortunes par des lois meilleures et il esquissera sur ce point des théories très hardies sans admettre jamais la possibilité de supprimer la propriété.
  2. Voir les hommes et les choses tels qu’ils sont, sous le fard, telle était l’ambition d’Helvetius afin de pouvoir mieux enseigner le bonheur et la justice inséparable du bonheur.
  3. Les images pittoresques abondent dans les livres d’Helvetius.
  4. D’argent barré, remplacé par « dort ».