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ne verras dans les courtisans que des abeilles qui bourdonnent autour de leur reine ; le sceptre même ne te paroîtra plus qu’une gloriole.

Pourquoi les hommes ne prêteront-ils jamais l’oreille à de pareils discours ? auront-ils toujours peu de considération pour ceux qui ne peuvent guere, et préféreront-ils toujours les grandes places aux grands talents ? C’est que les grandeurs sont un bien, et peuvent, ainsi que les richesses, être regardées comme l’échange d’une infinité de plaisirs. Aussi les recherche-t-on avec d’autant plus d’ardeur qu’elles peuvent nous donner sur les hommes une puissance plus étendue, et par conséquent nous procurer plus d’avantages. Une preuve de cette vérité, c’est qu’ayant le choix du trône d’Ispahan, ou de Londres, il n’est presque personne qui ne donnât au