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citent plus les citoyens aux mêmes efforts, où l’on doit par conséquent en créer de nouveaux !

Il n’en est pas des honneurs comme des richesses. Si l’intérêt public défend les refontes dans les monnoies d’or et d’argent, il exige au contraire qu’on en fasse dans la monnoie des honneurs, lorsqu’ils ont perdu du prix qu’ils ne doivent qu’à l’opinion des hommes.

Je remarquerai à ce sujet qu’on ne peut sans étonnement considérer la conduite de la plupart des nations, qui chargent tant de gens de la régie de leurs finances, et n’en nomment aucun pour veiller à l’administration des honneurs. Quoi de plus utile cependant que la discussion sévere du mérite de ceux qu’on éleve aux dignités ? Pourquoi chaque nation n’auroit-elle pas un tribunal qui,