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guerre, de tenter une escalade, ou d’enlever un poste aux ennemis. Elles aimoient mieux voir périr que voir fuir leur amant. Un chevalier étoit alors obligé de combattre pour soutenir et la beauté de sa dame et l’excès de sa tendresse. Les exploits des chevaliers étoient le sujet perpétuel des conversations et des romans. Par-tout on recommandoit la galanterie. Les poëtes vouloient qu’au milieu des combats et des dangers un chevalier eût toujours le portrait de sa dame présent à sa mémoire. Dans les tournois, avant que de sonner la charge, ils vouloient qu’il tînt les yeux sur sa maîtresse, comme le prouve cette ballade :

Servants d’amour, regardez doucement,
Aux eschaffauds, anges de paradis ;
Lors jousterez fort et joyeusement,
Et vous serez honorez et chéris.