Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
SECTION VIII, CHAP. III.


CHAPITRE III.

Des causes du malheur de presque toutes les nations.

Le malheur presque universel des hommes et des peuples dépend de l’imperfection de leurs lois, et du partage trop inégal des richesses. Il n’est, dans la plupart des royaumes, que deux classes de citoyens, l’une qui manque du nécessaire, l’autre qui regorge de superflu. La premiere ne peut pourvoir à ses besoins que par un travail excessif. Ce travail est un mal physique pour tous ; c’est un supplice pour quelques uns. La seconde classe vit dans l’abondance, mais aussi dans les angoisses de l’ennui[1]. Or,

  1. À combien de maux, outre ceux de