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architecture.

tecture qui, jusque là indépendante, avait eu en elle-même comme architecture sa propre signification, se brise ; et dans le partage de ces deux éléments, elle s’aservit à un but étranger. En même temps la sculpture reçoit la tâche de façonner ce qui est à proprement parler l’élément intérieur, quoique d’abord, l’image individuelle soit encore maintenue dans sa forme naturelle et physique comme momie. — Ainsi donc, lorsque nous considérons l’architecture égyptienne dans son ensemble, nous trouvons, d’un côté, des constructions complètement symboliques. D’autre part, et principalement en ce qui a rapport aux tombeaux, apparaît déjà clairement la destinatioo spéciale de l’architecture, de servir de simple enveloppe. À cela se joint un autre caractère essentiel ; c’est que l’architecture ne se contente plus seulement de creuser et de façonner des cavernes ; elle se montre comme une nature inorganique construite par la main de l’homme, partout où celle-ci est nécessaire pour le but proposé.

D’autres peuples ont construit de semblables tombeaux sacrés, destinés à renfermer le cadavre d’un mort, au-dessus duquel ils s’élevaient. Le tombeau de Mausole, en Carie, celui d’Hadrien (le fort actuel Saint-Ange, à Rome), palais d’une structure soignée, primitivement bâti pour un mort, étaient des ouvrages déjà renommés dans l’antiquité. Ici se placent aussi, d’après la description de Uhden[1], une espèce de

  1. Wolfs und Buthmanns Mus. B. 1. 5. 536.