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architecture.

couvrant toute une contrée de formes architectoniques faisaient alors ce que firent depuis les mœurs, les coutumes, les institutions politiques et les lois. Une pareille construction est, en même temps, symbolique, puisqu’elle ne signifie autre chose que ce lien lui-même, c’est à-dire ce qu’elle est réellement, puisqu’elle ne peut exprimer que d’une manière extérieure, par sa forme et son aspect, le principe religieux qui réunit les hommes. Cette tradition rapporte aussi expressément que de ce point de réunion les peuplades se sont de nouveau séparées.

Un autre édifice d’architecture important, et qui offre déjà un fondement historique plus certain, est la tour de Belus, dont parle Hérodote (1 c. 181.). Nous ne voulons pas rechercher ici ses rapports avec la Bible. Nous ne pouvons appeler un temple, dans le sens moderne du mot, cet édifice dans son ensemble. C’est une enceinte de temple, en forme de carré, dont chaque côté avait deux stades, et où l’on pénétrait par des portes d’airain. Au milieu, dit Hérodote, qui avait vu cet ouvrage colossal, était une tour, non creusée à l’intérieur, mais massive (πυργὸς στερεὸς), de la longueur et de la largeur d’un stade. Sur cette tour s’en élève une seconde, puis une troisième, et ainsi jusqu’à huit tours superposées. Un chemin circulaire conduit jusqu’au sommet ; et à peu près à moitié de la hauteur est un lieu de repos, avec des bancs, où peuvent s’arrêter ceux qui montent. Mais, sur la dernière tour est un grand temple, et dans ce temple,