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architecture.

ment parler y que dans l’Orient. Ce sont, en particulier, les antiques constructions des Babyloniens, des Indiens et des Égyptiens, qui nous offrent parfaitement ce caractère. Ainsi, du moins, s’explique, en grande partie, leur origine. La plupart n’existent plus qu’en ruines, mais elles n’en bravent pas moins les siècles et les révolutions. Tant, par leur caractère fantastique, que par leurs formes et leurs masses colossales, elles nous jettent dans l’admiration et l’étonnement. — Ce sont des ouvrages dont la construction absorbe l’activité et la vie entière des nations, à certaines époques.

Si, cependant, nous voulons donner une division plus précise de ce chapitre et des principaux monuments qui s’y rattachent, on ne peut ici, comme dans l’architecture classique ou romantique, partir de formes déterminées, de celle de la maison, par exemple. Aucune idée fixe, et en même temps aucun mode de représentation également déterminé, ne s’offrent comme principe, qui en se développant, s’étende ensuite au cercle entier des divers monuments de cette époque.

Suivant le caractère général de l’art symbolique, les idées que représentent ces monuments sont des conceptions informes sur la nature et la vie des êtres, des notions également élémentaires sur le monde moral ; conceptions vagues et incohérentes, sans lien qui les unisse et les coordonne comme développements d’une même idée.