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division.

tions et des lieux de réunion pour des besoins civils ou religieux et des occupations d’un ordre spirituel, mais, d’un autre côté, ne se rapportent qu’indirectement à ce but, se disposent et s’élèvent, pour eux-mêmes, d’une manière indépendante.

Si donc, l’architecture, d’après son caractère fondamental, reste toujours l’art éminemment symbolique, toutefois les formes symbolique, classique, romantique, qui marquent le développement général de l’art, servent de base à sa division. Elles sont ici d’une plus grande importance que dans les autres arts. Car, dans la sculpture, le caractère classique, et dans la musique le caractère romantique, pénètrent si profondément le principe même de ces arts qu’il ne conserve plus qu’une place plus ou moins étroite dans leur développement. Dans la poésie, enfin, quoique le cachet de toutes les formes de l’art puisse s’empreindre facilement sur ses œuvres, nous ne devons pas cependant établir la division d’après la différence en poésie symbolique, classique et romantique, mais d’après la classification plus propre à la nature de cet art, en poésie épique, lyrique et dramatique. L’architecture, au contraire, est l’art qui s’exerce par excellence dans le domaine du monde physique. De sorte qu’ici, la différence essentielle consiste à savoir si le monument, qui s’adresse aux yeux renferme, en lui-même son propre sens, ou s’il est considéré comme moyen pour un but étranger à