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de la composition.

Sous ce rapport, nous avons d’abord à distinguer d'une manière précise, ce qui, d’une part, convient à la peinture des situations propres à la sculpture, ensuite, ce qui est du domaine spécial de la poésie et ne peut-être parfaitement exprimé que par elle.

Ce qui distingue essentiellement une situations conforme à la peinture d’une situation appropriée à la sculpture, c’est que, comme nous l’avons vu plus haut, la sculpture est appelée principalement a représenter le calme et l’indépendance, exempts de conflits, dans des situations peu sérieuses où la détermination ne constitue pas le côté frappant. Elle ne commence que dans le bas-relief à adopter le groupement des figures, le développement épique, la représentation d’actions animées qui ont pour principe une collision. La peinture, au contraire, conformément à sa destination propre, ne commence que lorsqu’elle abandonne l’indépendance, privée de rapports, de ces figures et l’absence de détermination de ces situations, pour entrer dans le mouvement vivant des situations humaines, des passions, des conflits, des actions, dans leur relation perpétuelle avec les circonstances extérieures. Lors même qu’elle prend pour objet la nature, dans le paysage, elle doit pouvoir maintenir encore ce caractère déterminé d’une situation particulière et d’une individualité vivante. Aussi, avons-nous posé dès le commencement, cette règle, au sujet de la peinture, qu’elle ne doit pas représenter le caractère, l’ame, le sentiment