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peinture.

tion soit indifférent, et que la peinture, avec les tons vaporeux et la magie de ses couleurs, dans l’opposition et l’harmonie produites par ses combinaisons et ses jeux variés, commence à tourner décidément à la musique ; de même que la sculpture, dans le développement et l’extension exagérée du bas-relief, affecte de se rapprocher de la peinture.

II. Un autre point dont nous avons à nous occuper concerne les règles particulières que doit suivre la peinture dans le mode de composition de ses œuvres, en tant qu’elle représente une situation et ses motifs essentiels, par le rapprochement et le groupement des diverses figures et des objets de la nature, pour former un tout complet en soi.

1o Nous pouvons poser, comme condition suprême, le choix heureux d’une situation qui convienne à la peinture.

C’est ici particulièrement que la faculté d’invention du peintre a un champ illimité, depuis les situations de l’objet les plus simples et les plus insignifiantes, celles d’un bouquet de fleurs ou d’un verre de vin, avec des assiettes, du pain, quelques fruits à l’entour, jusqu’aux compositions les plus riches représentant de grands événements de la vie publique, des fêtes, des couronnements, des batailles, le Jugement dernier, où Dieu le père, le Christ et les apôtres, les phalanges célestes et l’humanité tout entière, le ciel, la terre et l’enfer, sont réunis.