Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/442

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
429
de la conception.

forcer de présenter cette indépendance et ce caractère dans une situation déterminée, offrir une multiplicité et une variété de caractères et de figures en rapport les uns avec les autres y et au milieu d’un entourage d’objets accessoires ; elle doit abandonner le type traditionnel et stationnaire, écarter tout entourage architectonique, renoncer aux figures et au mode de conception propres à la sculpture ; en un mot, s’affranchir de l’immobilité et de l’inaction, pour rechercher une expression humaine et vivante, une individualité caractéristique, et développer le sujet dans une particularité personnelle, ou dans des scènes extérieures pleines de variété. Tel a été le progrès de la peinture, et c’est par là qu’elle est arrivée à avoir une existence propre. Par conséquent, il lui est, plus qu’aux autres arts du dessin y non seulement permis, mais prescrit, d’adopter une vitalité dramatique, de grouper les figures de manière à les montrer agissant dans une situation déterminée.

A cette nécessité d’entrer dans la parfaite vitalité de l’existence et dans le mouvement dramatique des situations et des caractères, se rattache, en troisième lieu, l’importance toujours croissante que prend l’individualité dans la conception, l’exécution et la vive coloration de tous les objets, en tant que, dans la peinture, le plus haut degré de la vitalité ne peut s’exprimer que par la couleur. Cependant, cette magie de l’apparence peut aussi devenir dominante à tel point, qu’à côté d’elle le fond de la représenta-