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de la conception.

tout lorsque l’artiste se borne à des figures isolées, qu’il représente, non dans la détermination vivante d’une situation variée en soi, mais dans le simple repos et l’indépendance absolus. Parmi les différents cercles de sujets que j’ai indiqués comme appropriés à la peinture, ce sont les personnages religieux, le Christ, les Apôtres, les Saints isolés qui conviennent principalement. Car de pareilles figures doivent être capables d’avoir, dans leur isolement, assez d’expression par elles-mêmes pour constituer un tout, un objet substantiel de vénération et d’amour pour les fidèles. C’est de cette manière que nous trouvons, dans l’ancienne peinture, le Christ ou les Saints isolément représentés, sans situation déterminée et sans nature environnante. S’il s’y ajoute quelqu’entourage, celui ci consiste principalement dans des ornements architectoniques et en particulier gothiques, comme cela a lieu chez les anciens Flamands et les hauts Allemands. Dans ce rapport avec l’architecture, dont elle décore les piliers et les arcades, en représentant de pareilles figures rangées à la file, celle des douze apôtres, par exemple, la peinture ne va pas encore jusqu’à la vitalité de l’art postérieur. Dès-lors, les figures offrent, en partie, le caractère un peu raide de la statuaire ; elles conservent aussi, en général, quelque chose du type stationnaire, tel par exemple que le porte en soi la peinture byzantine. Pour de telles images individuelles sans aucun entourage, ou placées seulement au milieu d’un cadre architectonique, une