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perspective, dessin, coloris, etc..

rieure. La même chose a lieu par la manière de traiter la couleur, et les plus grands maîtres ont encore été ici les Hollandais. Par cette idéalité, cette fusion intime, cet échange de reflets et d’apparences, par ces variations fugitives et ces transitions, se répand sur l’ensemble, avec la clarté, l’éclat et la profondeur, le luisant doux et plein de saveur des couleurs, une apparence d’animation qui constitue la magie du coloris, et qui appartient en propre au talent de l’artiste, lequel est ici le magicien.

Ceci nous conduit au dernier point, que je me bornerai à indiquer brièvement.

Nous avons pris notre point de départ dans la perspective linéaire ; de là, nous avons passé au dessin et considéré enfin les couleurs. Ici, la lumière et les ombres, sous le rapport du modelé, nous ont occupé d’abord. Ensuite, nous avons étudié la couleur elle-même, à la fois sous le point de vue du clair obscur, de l’opposition des couleurs, de leur harmonie, de la perspective aérienne, de la carnation et de la magie des couleurs. Le troisième point, maintenant, concerne l’originalité créatrice de l’artiste dans la production du coloris.

On croit communément que la peinture peut ici se conduire d’après des règles déterminées d’avance. Cela néanmoins n’a lieu que dans la perspective linéaire, comme science entièrement géométrique. Et encore ici même, la règle ne peut jamais apparaître, une fois pour toutes, comme règle abstraite, si l’on