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perspective, dessin, coloris, etc..

flexions qui accompagnent la traduction de l’Essai de Diderot sur la peinture : « On n’accorde nullement qu’il soit plus facile de rendre un coloris faible plus harmonique qu’un coloris vigoureux ; mais certainement, si le coloris a de la force, si les couleurs paraissent vives, l’œil sent ensuite l’accord ou le désaccord beaucoup plus vivement. Mais si l'on affaiblit les couleurs, si dans une peinture, on emploie quelques couleurs claires, d’autres mêlées, d’autres ternes, alors personne ne sait plus s’il voit une image harmonique ou désharmoniqùe. Mais on sait toujours bien dire que c’est quelque chose qui ne produit pas d’effet, que c’est insignifiant. »

3o Avec l’harmonie des couleurs dans le coloris, on est loin d’avoir atteint au terme de la perfection, il faut y ajouter d’autres conditions. Je me contenterai, sous ce rapport, de mentionner encore ce qu’on appelle là perspective aérienne, la carnation, et enfin la magie du coloris.

La perspective linéaire s’applique d’abord seule- ment aux grandes différences que font apparaître à l’œil les lignes des objets, selon leur plus ou moins d’éloignement. Ce changement ou ce rapetissement des figures n’est pas cependant la seule chose que doive représenter la peinture. Car, dans le monde réel, tous les objets éprouvent par l’effet de l’air atmosphérique qui circule entre les objets et même entre leurs différentes parties, une différence de coloration. Ce ton des couleurs qui s’efface avec l’éloignement, est