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peinture.

ici davantage la résistance, l’activité, la vie, la sérénité. Le rouge, c’est l’énergie virile, la domination, la royauté : le vert, l’indifférence, la neutralité. D’après cette symbolique, la Vierge, par exemple, lorsqu’elle est représentée assise sur un trône, comme la reine du ciel, porte ordinairement un manteau rouge. Elle a, au contraire, un manteau bleu lorsqu’elle apparaît comme la mère de Dieu.

Tontes les autres couleurs, dans leur variété infinie, doivent être considérées comme de simples modifications dans lesquelles on peut reconnaître quelque nuance de ces couleurs cardinales. C’est dans ce sens, par exemple, qu’aucun peintre n’a nommé le violet une couleur. Maintenant, toutes ces couleurs, par leur force d’opposition réciproque, sont plus claires ou plus sombres, circonstance que le peintre doit prendre essentiellement en considération, pour ne pas manquer le ton convenable qu’il est nécessaire d’observer sur chaque point, pour le modelé et la distance des objets. Ici se présente, en effet, une difficulté toute particulière. Dans le visage, par exemple, les lèvres sont rouges, les sourcils noirs, bruns, quelquefois blonds ; et, cependant, malgré cette couleur, plus sombres que les lèvres. De même, les joues sont, par leur rougeur, plus claires, quant à la couleur, que le nez, à côté des couleurs principales, jaunes, brunes ou verdâtres. Maintenant ces parties, en vertu de leurs couleurs locales, peu-