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façonner, la verve de l’artiste dans le domaine tout entier de son sujet, l’ame et l’amour vivant de son exécution, constituent un côté principal de l’intérêt, et se confondent avec le fond même de la représentation. L’objet, entre les mains de l’artiste, ne devient cependant pas autre chose qu’il n’est et doit être en réalité. Nous croyons seulement voir quelque chose de tout autre et de nouveau ; parce que, dans la vie réelle, nous ne faisons pas attention à de telles situations et ne remarquons pas leurs apparences de couleur dans un aussi grand détail. D’un autre côté, quelque chose de nouveau s’ajoute bien, sans doute, à ces objets ordinaires : savoir, l’amour, le sens, l’esprit, l’ame avec lesquels l’artiste les saisit, se les approprie, et ainsi communique sa propre inspiration, comme une nouvelle vie, à ce qu’il crée. Tels sont les points de vue essentiels sous lesquels on peut considérer le fond de la représentation dans la peinture.



II. Caractères déterminés des matériaux de la peinture.


Le second point dont nous avons à parler concerne les caractères plus particuliers dont les matériaux physiques doivent se montrer susceptibles pour se prêter à la représentation de l’objet qui fait le fond de la peinture.

I. La première chose qu’il importe de considérer