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peinture.

de ses œuvres les plus admirées y les plus célébrées ; œuvres immortelles par la profondeur de la pensée qu’ils expriment, et qui, lorsqu’elles satisfont d’ailleurs aux véritables règles de la représentation, nous révèlent le plus haut degré où Famé puisse parvenir dans sa sanctification, la plus haute spiritualité, la plus grande profondeur du sentiment qu’il soit donné à l’artiste d’offrir à nos regards.


Après ce cercle religieux, nous avons encore deux autres domaines à mentionner.

L’extrême opposé du cercle religieux, c’est ce qui, pris en soi, est à-la-fois privé de sentiment et non divin : c’est la nature, et, dans son rapport spécial avec la peinture, la nature comme paysage. Le caractère des objets religieux, tel que nous l’avons indiqué, c’est qu’en eux s’exprime le sentiment le plus profond et le plus intime de l’ame : l’amour s’identifiant avec Dieu, trouvant son repos à ce foyer intérieur. Or, maintenant, cette vie intime a encore un autre aliment ; elle peut aussi, dans la nature purement extérieure, trouver un écho qui réponde à l’ame, et, dans les objets physiques, reconnaître des traits qui ont de l’affinité avec l’esprit. Par leur caractère immédiat, il est vrai, des collines, des montagnes, des bois, des vallées, des torrents, des plaines, le soleil, la lune, le ciel étoile, etc., s’offrent bien comme tels, comme des montagnes, des fleuves ; mais, d’abord,