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peinture.

sera montre comme homme, prêchant sa doctrine, ou ressuscité, ou glorifié et montant au ciel. En effet, dans de telles situations, les moyens de la peinture, la forme humaine et les couleurs, la face, le regard de l’œil, ne sont pas en eux-mêmes suffisants pour exprimer parfaitement ce qui est dans le Christ. Ici, au moins, la beauté antique des formes ne peut suffire. En particulier, la résurrection, la transfiguration et l’ascension, comme, en général, toutes les scènes de la vie du Christ, où, après le crucifiement et la mort, il a été précisément enlevé à l’existence ordinaire et naturelle, et où il est en voie de retourner à son père, exigent, dans le Christ même, une expression de la divinité trop élevée pour que la peinture puisse la lui donner parfaitement. Car le moyen propre par lequel elle est obligée de représenter la personnalité humaine, empreinte dans ses traits extérieurs, doit s’effacer et se transfigurer en une pure lumière.

Aussi les situations de la vie du Christ où il n’apparaît pas encore dans sa parfaite spiritualité, ou bien encore, où la divinité est voilée, rabaissée, dans les moments de la négation, sont plus avantageuses et répondent mieux à leur but. C’est ce qui a lieu dans l’Enfance du Christ et dans l’histoire de la Passion.

Que le Christ soit enfant, cela est d’abord conforme à la croyance religieuse. Il est le dieu qui s’est fait homme ; par conséquent, il parcourt toutes les phases de la vie humaine. Ensuite, de ce qu’il est repré-