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fond romantique de la peinture.

puisque, conformément au principe de l’art romantique, il est libre et se marque d’une empreinte d’autant plus forte que Fart n’a pas pour loi suprême la beauté classique, l’harmonieuse fusion de la vitalité sensible, de la particularité finie avec le principe spirituel et le fond religieux. Cependant le caractéristique ne peut et ne doit pas troubler cette paix profonde de l’amour. Celui-ci, de son côté, ne doit pas lui être comme subordonné ; mais en être indépendant, puisqu’il constitue en soi le véritable idéal spirituel, libre et absolu.

Le centre idéal, ce qui fait le fond principal du domaine religieux, ainsi que nous l’avons déjà exposé en traitant de l’art romantique, c’est l’amour satisfait, en harmonie parfaite avec lui-même. Et son objet, dans la peinture, ne doit pas simplement, résider dans un monde invisible, puisqu’elle est appelée à représenter le principe spirituel, réel et présent sous la forme humaine. Nous pouvons, d’après cela, désigner la Sainte famille, et en particulier l’amour de la Vierge pour son fils, comme le sujet idéal absolument conforme à cette idée, dans ce cercle. Mais en deçà et au-delà de ce centre, se développe encore une autre matière plus vaste, quoique, sous plusieurs rapports, en soi moins parfaite pour la peinture. Nous pouvons distribuer l’ensemble de ces sujets de la manière suivante :

Le premier de ces sujets, c’est l’objet même de l’amour dans sa généralité simple et son unité inaltérable avec lui-même : Dieu le père. Ici, cependant, la