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son caractère général.

traités avec un tel art, et réclament cette subtilité, cette délicatesse infinie de l’apparence.

Mais maintenant, l’exécution artistique ne reste pas dans cette opposition générale. Comme la peinture repose sur le principe de la subjectivité et de la particularité, elle passe à une particularisation et une individualisation plus grandes encore. L’architecture et la sculpture affectent aussi des différences nationales. Dans la sculpture, en particulier, on reconnaît une grande diversité d’écoles et de maîtres originaux. Mais, dans la peinture, cette diversité et cette originalité s’étendent sur une plus grande échelle et dans une mesure tellement incalculable, que les objets qu’elle peut embrasser ne peuvent plus être circonscrits d’avance. C’est ici principalement que se fait remarquer l’esprit particulier des peuples, des provinces, des époques ou des individus. Et cela ne concerne pas seulement le choix des objets et l’esprit de la conception, mais aussi le caractère particulier du dessin, l’art de grouper, le coloris, la façon de conduire le pinceau, de traiter les couleurs, etc., où se trahissent les manières et les habitudes les plus personnelles.

Puisque la peinture a pour destination de se développer ainsi à l’intérieur et à l’extérieur d’une façon aussi illimitée, sans doute, il y a aussi peu de choses générales dont on puisse parler d’une manière déterminée, qu’il y a de choses déterminées dont on puisse parler en général. Cependant nous ne pouvons nous